20 films qui ont fait scandale

Le Cuirassé Potemkine, Eisenstein 1925

 

Synopsis : En 1905, un groupe de marins russes se mutinent à cause de la mauvaise qualité de la nourriture à bord de leur navire

A sa sortie, le film sera interdit en Europe jusque dans les années 50 de peur que la propagande rouge ne se répande parmi la population ainsi que l’incitation à la violence des classes. Le film acquerra au cours du temps une très grosse réputation. Il est considéré comme l’un des plus grands films de propagande mais plus encore, en 1958, il est choisi comme le meilleur film de tous les temps par 117 critiques internationaux lors de l’Exposition universelle de Bruxelles.

L’âge d’or, Bunuel 1930

 

Synopsis : Histoire de la communion totale mais éphémère de deux amants que séparent les conventions familiales et sociales et les interdits sexuels et religieux.

Anarchiste au possible,  le film de Bunuel critique violemment la patrie, la religion et les valeurs familiales. Alors que la censure s’est déjà chargée de couper les scènes les plus sulfureuses, « L’âge d’or » sort dans un cinéma parisien. Les ligues d’extrême droite protestent, détruisent les tableaux surréalistes exposés dans le cinéma et saccagent l’écran. Le comité de censure se rend compte de la portée subversive du film et l’interdit jusqu’en 1981.

Le Corbeau, Clouzot 1943

Synopsis : Le docteur Germain, médecin d’hôpital dans une ville de province, commence à recevoir des lettres anonymes, signées le Corbeau, l’accusant de pratiquer des avortements. D’autres lettres suivent, prétendant qu’il est l’amant de Laura Vorzet, la femme du psychiatre de l’hôpital. Le Corbeau arrose toute la ville de ses lettres, la rumeur enfle.

La sortie du film est paisible. Un premier signal d’alarme se déclenche quand paraît en octobre dans un hebdomadaire, à Lyon, un bref entrefilet signalant, avec un humour ambigu, que « Le Corbeau » connaît en Allemagne une belle diffusion sous le titre « Une petite ville française« . La rumeur se répand peu après que dans toute l’Europe occupée, le film est distribué sous ce titre pour dénoncer les tares de la nation française.

Il faut attendre mars 1944 pour que l’offensive anti-corbeau se dévoile. Le principal article  du premier numéro de l’Ecran Français, sous le titre « Le Corbeau est déplumé » compare le film de Clouzot au film de Grémillon « Le ciel est à vous« , pour mieux dénoncer l’abjection du premier. Clouzot et Chavance sont accusés de montrer que « les habitants de nos petites villes ne sont plus que des dégénérés, mûrs pour l’esclavage« . L’article poursuit : « Aux estropiés, aux amoraux, aux corrompus qui déshonorent, dans Le Corbeau une de nos villes de province, Le ciel est à vous oppose des personnages pleins de sève française, de courage authentique, de santé morale, où nous retrouvons une vérité nationale qui ne veut et ne peut pas mourir. » Paradoxalement, le plaidoyer est aussi inquiétant que le réquisitoire puisqu’il décrit l’admirable film de Grémillon comme le prototype même du film vichyssois. Publié dans l’organe de la Résistance du Cinéma, cette condamnation sans appel pèsera sur la suite des événements. Nous sommes à trois mois du débarquement, à cinq mois de la Libération de Paris. Dans le grand tumulte qui va s’en suivre, les comptes se règlent dans la confusion. Pour Clouzot et « Le Corbeau« , L’Ecran Français a déjà instruit leur procès et prononcé la sentence…

En septembre 1944, le Comité de Libération du Cinéma suspend huit cinéastes dont sept (et parmi eux Clouzot) ont travaillé pour La Continental. Mais si avoir travaillé pour la Continental est une faute qui doit être sanctionnée, pourquoi suspendre sept cinéastes, alors que quatorze ont tourné pour cette société? Clouzot et Christian-Jaque ont chacun réalisé deux films pour la Continental : Clouzot sera le cinéaste le plus durement condamné et Christian-Jaque figure parmi les épurateurs ! Un courant de protestation se développe contre ces bavures. L’interdiction du film « Le Corbeau« , prononcée en octobre, rencontre une sévère opposition. Une première pétition, initiée notamment par Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, s’indigne de l’accusation de propagande anti-française portée contre le film. Une autre pétition rassemble des cinéastes : Claude Autant-Lara, Marcel Carné, René Claire, Jacques Becker. On produit la preuve que « Le Corbeau » n’a jamais été distribué ailleurs qu’en France, Belgique et Suisse et jamais sous le titre « Une petite ville française« . On retrouve le résumé du synopsis remis à la presse au moment de la sortie du film et qui commence par cette phrase : « Une petite sous-préfecture un peu mesquine, un peu cancanière, mais infiniment paisible comme toute petite ville de province, dans tous les pays du monde. » Où se glisse la propagande anti-française dans un tel contexte? Au fur et à mesure que le temps passe, l’absurdité du double interdit, portant sur le film et son auteur est de plus en plus manifeste. Il devient clair que « Le Corbeau » fait office de bouc-émissaire. Les intervenants communistes, L’Humanité, Les Lettres françaises, Georges Sadoul, restent inébranlables en 1945 et jusqu’en 1947, tandis que les appels à l’amnistie se multiplient.

En décembre 1945, Sadoul en était encore à définir « Le Corbeau » comme un film « financé par Goebbels qui consentit à représenter la France comme une Nation pourrie, dégénérée, petite bourgeoise, vicieuse et décadente, en concordance avec les assertions de Mein Kampf« . Finalement, en 1947, Henri-Georges Clouzot est autorisé à reprendre le travail. Il tourne vite « Quai des Orfèvres » qui est sélectionné pour le Festival de Venise. La France va-t-elle envoyer à Venise un cinéaste dont le chef-d’oeuvre demeure interdit? Précipitamment, l’interdiction du « Corbeau » est levée, au moment même où Clouzot remporte sur la lagune le Prix de la mise en scène. La presse célèbre l’événement. A l’exception de L’Humanité qui titre « L’Aigle hitlérien sous le plumage du corbeau » et n’hésite pas à écrire, entre autres injures, trois ans après que la fausseté de ces allégations aient été établies : « Rappelons que ce film a été projeté dans tous les pays d’Europe occupée sous le titre « Une petite ville française ». »

Le film n’aurait jamais obtenu de visa de censure sous la IIIème République ni sous la IVème. Il n’aurait jamais obtenu l’autorisation de tournage des autorités vichyssoises ni des autorités allemandes. Seule la Continental qui détestait le film et l’accepta à contrecœur, pouvait lui donner vie, grâce à l’indépendance administrative que lui fournissait son statut de société allemande. Paradoxalement, la seule chance qu’un « Corbeau » figure au palmarès du cinéma français, c’était sans doute qu’il soit produit par la Continental. (Pierre Billard)

Le diable au corps, Autant-Lara 1946

Synopsis : Dans l’euphorie de l’armistice, en 1918, le jeune François erre en proie au désespoir, hanté par ses amours perdues. Encore lycéen, il a rencontré une infirmière, Marthe, plus âgée que lui et fiancée à un soldat envoyé sur le front. En dépit des conventions et de la raison, ils ont cédé à l’attraction irrésistible qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre.

« Le diable au corps » passa longtemps pour un film extrêmement subversif, en raison de son sujet. La publication du roman, en 1923, déclencha un énorme scandale. Le même tollé se répète à la sortie du film, quelques années seulement après la Seconde Guerre Mondiale. Dans le contexte de la Guerre froide Autant-Lara, qui a milité contre les accords Blum-Byrnes et deviendra président de la fédération du spectacle CGT, entend transformer « Le diable au corps » en pamphlet pacifiste. La presse et une partie du public lui reprochent d’avoir signé un film antifrançais. Un scandale diplomatique éclate lors de la présentation du film au Festival de Bruxelles. Autant-Lara entre en conflit avec son producteur, qui se désolidarise du propos du film, et doit se résoudre à quelques coupes. Ce parfum de scandale n’empêche pas le film de rencontrer un grand succès commercial et d’être distribué dans le monde entier.

Nuit et brouillard, Resnais 1956

Synopsis : Nuit et brouillard est un documentaire réalisé à l’initiative d’Henri Michel. Il traite de la déportation et des camps d’extermination nazis de la Seconde Guerre Mondiale, en application des dispositions dites « Nuit et Brouillard » (décret du 7 décembre 1941)

Le film a dû faire face à la censure française qui cherche à estomper les responsabilités de l’Etat français en matière de déportation. En 1956, la commission de censure exige en effet que soit supprimée du film une photographie d’archives sur laquelle on peut voir un gendarme français surveiller le camp de Pithiviers, pourtant authentique. Les auteurs et producteurs du film refusent net mais sont tout de même contraints de masquer la présence française, en l’occurrence en couvrant le képi du gendarme, signe distinctif principal, par un recadrage de la photographie et une fausse poutre. Cet artifice, volontairement visible, a depuis été ôté et l’image a retrouvé son intégrité.

Les autorités allemandes demandent également le retrait de la sélection officielle du Festival de Canne 1957, elles reprochent au réalisateur de vouloir perturber la réconciliation franco-allemande. Cette forme de dénégation provoque en retour de nombreux protestations en Allemagne et en France. Un plan mettant en scène un gendarme français observant les agents de la déportation est jugé inacceptable. Les organisateurs du festival ordonnent la suppression de l’image et, à la demande de l’ambassade d’Allemagne, le film est présenté hors compétition. La Suisse en interdira la diffusion au nom de sa « neutralité ».

Les sentiers de la gloire, Kubrick 1957

Synopsis : En 1916, durant la Première Guerre Mondiale, le général français Broulard ordonne au général Mireau de lancer une offensive suicidaire contre une position allemande imprenable, surnommée la fourmilière. Au moment de l’attaque, les soldats tombent par dizaines et leurs compagnons, épuisés, refusent d’avancer.

Réalisé en 1958, le film n’a pu sortir en toute sécurité en France qu’au milieu des années 70. Profondément antimilitariste, le film s’attache à établir une critique virulente des dirigeants de guerre. Une démarche plutôt dérangeante. Personne n’a en effet oublié le scandale provoqué par sa projection en Belgique où des anciens combattants sont venus (violemment) huer le film. Résultat : chaque séance est scrupuleusement surveillée par les forces de l’ordre et le distributeur se refuse à présenter le film à la commission de contrôle en France.

Le petit soldat, Godard 1960

Synopsis : En 1958, pendant la Guerre d’Algérie, Bruno Forestier, déserteur réfugié en Suisse, travaille pour un groupuscule d’extrême droite. Il croise un jour Véronica et en tombe amoureux. Ses amis le soupçonnent de mener un double jeu, et pour le tester, lui ordonnent d’assassiner un journaliste.

Ce film d’espionnage évoque les tortures pendant la Guerre d’Algérie. Sans hésitation, la censure frappe et interdit le film pendant 3 ans. L’oeuvre ouvertement antimilitariste ne semble pas être approprié au contexte politique de la France à l’époque si l’on en croit le rapport du comité de censure : « A un moment où toute la jeunesse française est appelée à combattre en Algérie, il paraît difficile d’admettre que le comportement contraire soit exposé, illustré et finalement justifié…« 

La horde sauvage, Peckinpah 1969

Synopsis : Deke Thornton, maintenant au service de la compagnie du chemin de fer, déjoue les plans de son ancien complice Pike Bishop et de sa bande alors qu’ils tentaient de s’emparer de la paie des employés. Après une fusillade sanglante, Pike et ses hommes découvrent que les sacs qu’ils ont volés ne contiennent pas de l’or mais de la ferraille.

Aux Etats-Unis, la conférence de presse accompagnant la sortie de « La Horde sauvage » est particulièrement houleuse. Le film est projeté à près de 350 critiques le 21 juin 1969 à Freeport aux Bahamas lors du Festival International du Film où sont présentés six nouveaux films. Certaines personnes quittent la salle, d’autres ferment les yeux, d’autres encore huent et sifflent. Nombre de journalistes américains, choqués, s’en prennent à Sam Peckinpah, l’accusant de se complaire dans la violence gratuite. A une femme qui se plaint, demandant « Pourquoi tout le monde saigne autant? » Ernest Borgnine répond « Madame, avez-vous déjà vu quelqu’un se faire tirer dessus sans saigner?« . William Holden lui-même trouve le film trop violent en le voyant terminé. Quand Phil Feldman explique que le prochain film de Peckinpah sera une comédie, Rex Reed du journal Holliday rétorque : « J‘ai hâte de le rater!« . Roger Ebert du Chicago Tribune prend alors la défense du film et dit à Sam Peckinpah : « Je suppose que vous avez l’impression que votre film n’a aucun défenseur. C’est faux ! Plusieurs d’entre nous pensons que c’est un grand film. Un chef-d’oeuvre.«  The New York Times admire « un très beau film, plein de violence (…), une brutalité chorégraphiée (…) magnifiquement photographiée par Lucien Ballard (…) [le film] est plus intéressant dans sa description presque joyeuse du chaos, de la corruption, et de la défaite. Toutes les relations du film semblent en quelque sorte perverties, dans un mélange bizarre de noble sentimentalité, de cupidité et de luxure.« 

Orange mécanique, Kubrick 1971

Synopsis : Dans une Angleterre futuriste et inhumaine, un groupe de jeunes gens se déchaînent chaque nuit, frappant et violant d’innocentes victimes. Alex, le leader du gang est arrêté et condamné à 14 ans de prison. Il accepte de se soumettre à une thérapie de choc destinée à faire reculer la criminalité.

Si « Orange mécanique » soutient que c’est la société qui est à l’origine de la délinquance chez les jeunes, la presse anglaise de l’époque affirme que le film de Kubrick pourrait avoir déclenché une vague de violence urbaine. Au moment de la sortie du chef-d’oeuvre de Kubrick, l’Angleterre est confrontée à une vague inexpliquée de meurtres commis par de jeunes criminels. Accusé d’avoir donné le mauvais exemple par une presse agressive, Stanley Kubrick décide de retirer son film de l’affiche malgré un succès retentissant.

Portier de nuit, Cavani 1972

Synopsis : Maximilian est portier de nuit dans un hôtel hébergeant des anciens nazis. Lucia, accompagnant son mari, chef d’orchestre, loge dans cet hôtel. Maximilian reconnaît en elle une ancienne déportée qui était sa maîtresse. Lucia se trouve attirée par son ancien bourreau et redevient la maîtresse de Maximilian.

Dès sa sortie en 1974, le film suscita de nombreuses polémiques tant dans le milieu du cinéma que chez les intellectuels. Il fut critiqué pour son « esthétique nazie » et la mise en scène malsaine et théâtrale à caractère sexuel d’une victime et de son bourreau. En Italie, les catholiques ont tenté, en vain, d’interdire son exploitation à cause des séquences de sexe trop explicites à leur goût ; aux Etats-Unis, il sera même classé X. En France, pays de l’exception culturelle, la critique s’écharpe, les intellectuels montent au créneau et les spectateurs font la queue par milliers. « Portier de nuit » excite les esprits.

La grande bouffe, Ferreri 1973

Synopsis : Quatre amis font retraite dans un hôtel particulier, à Paris, où ils ont entreposé des cargaisons de vivres en vue d’un séminaire gastronomique.

« Le plus grave n’est peut-être pas d’oser montrer ce spectacle dégoûtant, c’est de jouer de ce dégoût pour détruire le respect de soi-même et le respect de la vie » s’insurge un critique de Télérama après la projection de « La grande bouffe » au Festival de Cannes en 1973. Le film de Marco Ferreri présente des scènes de scatologie entrecoupées de séquences quasi-pornographiques. La presse cannoise hurle au scandale au point qu’une mini guerre se crée entre ceux qui descendent et ceux qui défendent le film. Alors que les journalistes se chamaillent, les spectateurs assurent un joli succès au film.

Massacre à la tronçonneuse, Hooper 1974

Synopsis : Alors qu’au fin fond du Texas les habitants d’un petit village isolé découvrent que leur cimetière a été profané, cinq jeunes amis traversent la région dans leur minibus. Sur la route, le groupe accueille à bord de leur véhicule un auto-stoppeur. Cependant, lorsque l’individu, au comportement étrange, se fait menaçant, les amis décident de l’expulser avant de continuer leur route.

« Massacre à la tronçonneuse » a failli ne jamais voir le jour en France. Réalisé en 1974, le film de Tobe Hooper connaît sept année de longues négociations avec la censure, tant la violence apparaît comme exacerbée et efficace. « Plus qu’une invitation à la violence, ce film est, à la vérité, une introduction à la folie » conclut la commission. Le film est sur le point de recevoir le redoutable classement X, plusieurs personnalités politiques (Françoise Giroud, Jack Lang) participent aux projections de la commission… Le film obtient finalement son autorisation de diffusion en salle en 1981.

Dupont Lajoie, Boisset 1975

Synopsis : Comme chaque été, Georges Lajoie ferme les portes de son café parisien et s’en va goûter vacances et soleil dans un camping du Midi, en compagnie de sa femme et de son fils Léo. Et, comme chaque année, ils y retrouvent leurs amis, les Colin et les Schumacher. La proximité d’un chantier où travaillent des immigrés attise la xénophobie du petit groupe.

La censure veut interdire le film aux moins de 16 ans, sauf si Boisset accepte trois coupes : une scène de dialogue, et deux plans (les images où l’on voit le sexe d’Isabelle Huppert et celui où la tête de la victime de la ratonnade heurte le pavé). Boisset accepte sans sourciller : les plans n’existent pas dans le film, les scènes n’étant que suggérées par la mise en scène. Le film sort dans les salles en février 1975. Mal accueilli par ceux qui ne voulaient voir que l’aspect polémique du sujet, il est parfois soumis au refus des exploitants de salle, qui refusent de le diffuser, comme le patron du cinéma Pathé de la place Clichy, qui craint que le public arabe attiré par le film ne fasse fuir ses « habitués ». Les salles connaissent également des échauffourées à la sortie des séances.

Salo ou les 120 journées de Sodome, Pasolini 1976

Synopsis : En Italie, dans la république fasciste de Salo, entre 1943 et 1945, quatre notables décident de jouer eux-mêmes les sulfureuses « 120 journées de Sodome », du marquis de Sade. Près de quatre mois durant, ils resteront enfermés dans une luxueuse villa, expérimentant tous les plaisirs. Pour ce faire, ils font enlever nombre de jeunes gens de la région afin de sélectionner leurs « partenaires », qui se plieront, de gré ou de force à leur bon plaisir.

Inspiré des écrits du Marquis de Sade, le film expose deux heures durant scènes de tortures, de scatologie particulièrement dérangeantes. Violent, apocalyptique et à bien des égards répulsif, le film est censuré ou interdit dans de nombreux pays pendant des années, en Italie également où il est interdit pour « obscénité ». C’est le Festival de Paris qui en assura la première mondiale. 

L’empire des sens, Oshima 1976

Synopsis : Kichizo, le propriétaire d’une auberge, a des pulsions sexuelles qu’il a bien du mal à contrôler. Notamment envers Sada, sa servante, une ancienne geisha. Ils entament une relation qui va les entraîner dans une escale érotique sans limites.

En 1976, malgré la libération sexuelle, il était encore difficile de définir clairement les limites de la pornographie. Le film d’Oshima a donc été rapidement catégorisé et le réalisateur s’est même vu affublé d’un interminable procès au Japon pour pornographie. Le film est resté interdit de diffusion au pays jusqu’en 2001.

Cannibal Holocaust, Deodato 1980

Synopsis : Une équipe de journalistes composées de trois hommes et une femme se rend dans la jungle amazonienne à la recherche de vrais cannibales. Bientôt, la troupe ne donne plus aucun signe de vie. Le gouvernement américain décide alors d’envoyer une équipe de secours sur place.

Comment un simple film d’exploitation a pu susciter autant de polémiques? Interdit dans plusieurs pays, le film d’horreur « Cannibal Holocaust » présente des meurtres tellement réalistes et sauvages que le réalisateur s’est retrouvé devant les tribunaux pour prouver l’identité de plusieurs acteurs afin de démontrer qu’il ne les avait pas réellement tués ! En revanche, les mises à mort d’animaux (tortue, singes, cochon…) sont hélas bien réelles. Plusieurs associations pour la défense des animaux se sont d’ailleurs mobilisées pour interdire le film. Assorti d’une interdiction aux moins de 18 ans, le film sort en 1981, amputé de ces séquences subversives.

La dernière tentation du Christ, Scorsese 1988

Synopsis : Un conflit intérieur déchire Jésus, un jeune charpentier. Il s’isole dans le désert et revient convaincu d’être le fils de Dieu. Il prêche l’amour, mais son influence est si grande qu’il est condamné par les Romains à mourir crucifié, après avoir été tenté par Marie-Madeleine.

Choqué par le caractère soit disant blasphématoire du film de Scorsese, plusieurs catholiques intégristes prennent part à de violentes manifestations de colère : jets de gaz lacrymogène, salle parisienne incendiée, appel aux boycotts.

Les nuits fauves, Collard 1992

Synopsis : Un chef opérateur séropositif et bisexuel s’éprend d’une jeune femme avec laquelle il ne peut pourtant partager sa vie.

Le réalisateur a suscité une réaction épidermique, probablement parce que son charme franc cachait ses vices. La société ne lui a pas pardonné cette scène, dans le film, où Jean, séropositif, fait l’amour à Laura sans se protéger. Collard, un modèle pour la jeunesse? La réponse arrive par le scandale, un an après sa mort, en avril 1994, que provoque une indiscrétion dans le « Journal d’une Parisienne« , de Françoise Giroud. En 1984, Cyril aurait, en effet, contaminé Erika, la petite-fille de l’écrivain Suzanne Prou. A-t-il vraiment semé la mort ? En ce qui concerne Erika Prou, personne ne peut prouver la culpabilité de Collard. Dans ce cas précis, on lui reproche des faits supposés remonter à 1984, date à laquelle on savait encore peu de chose sur cette maladie. Quant à la Laura du film – Laurence dans la vie, rencontrée en 1986 – elle n’a pas été contaminée. Le point épineux de cette affaire tient dans l’amalgame fait entre le personnage du film – Jean – et la vie privée de Cyril, mise amplement au jour après la sortie du film, grâce à la publication de ses carnets intimes. La rumeur va bon train : le masque de l’ange cachait-il un chauffard de l’amour? On ne critique plus le film ; on juge son auteur. Au nom de l’ordre moral, une vague d’indignation fuse du milieu intellectuel parisien. Le film est l’otage de son succès.

Tueurs nés, Stone 1994

Synopsis : Mickey Knox et sa femme Mallory, tous deux victimes de sévices dans leur enfance, assassinent la mère de Mallory avant de prendre la fuite sur les routes du Sud des Etats-Unis. Semant la terreur sur leur passage, ils tuent gratuitement des dizaines d’innocents.

Sulfureuse charge au vitriol contre le sensationnalisme des médias, le film créa un énorme scandale à sa sortie en salles, renforcé par les nombreuses affaires criminelles dans lesquelles le film a été accusé d’avoir inspiré les suspects. C’est sans doute aussi en grande partie cette aura trouble qui a contribué à la postérité du film, qui fait encore partie des films les plus controversés de son époque. 

Le 21 septembre 1994, le film d’Oliver Stone sort en France. Il a déjà acquis une réputation sulfureuse aux Etats-Unis et au festival de Venise. Le film choque, dérange. Mais le destin du film bascule à cause d’un fait divers. Le 4 octobre 1994, Audry Maupin et Florence Rey tuent froidement trois policiers et un chauffeur de taxi. La presse accuse alors Oliver Stone de présenter dans son film une violence incitatrice.

Larry Flynt, Forman 1996

Synopsis : Les démêlés avec la justice américaine de Larry Flynt, fondateur controversé du magazine pornographique Hustler.

Ce film de Milos Forman produit par Oliver Stone, s’attire une fois de plus les foudres de la censure : les affiches du film de Forman ont en effet été recalées par la Motion Picture Association of America (MPAA). L’oeuvre incriminée montrait le Flynt du film, Woody Harrelson, nu, le bas-ventre seulement ceint d’une bannière étoilée, les bras en croix, accroché au slip d’une belle dont on ne voyait que les cuisses et l’abdomen. La MPAA, toute-puissante organisation tutélaire du cinéma américain dirigée par Jack Valenti n’a pas supporté.

6 réflexions au sujet de « 20 films qui ont fait scandale »

  1. le corbeau je m’en souviens, je l’ai vu avec mon grand père je pense.. et j’avais vu aussi avec paul meurisse je crois bien un homme qui tue sa femme dans une baignoire, je ne me souviens plus du nom de ce film, pour aller avec sa maitresse.. les diaboliques je viens de voir sur google et ces tpas louis jouvet cest paul meurisse.. ça m’avait fait peur je devais être jeune..
    orange mécanique j’ai pas du tout adhérée
    et meurtres à la tronçonneuse, la trouille que ja’i pas eue encore.. lol..
    c’est vrai qu’il y en a plein de films que tu aurais pu rajouter.. mais tu as bien ciblé, ceux que l’on connait.
    je suis chez maman pour un paquet de temps, les plombiers ne viendront qu’au plus tôt à noel jour de l’an , début janvier au plus tard, et kevin, refait sa chambre et le salon, mais que le w.end !!!
    un bizou ma belle et une bonne semaine, bibi flo

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